Accueil Travaux parlementaires Institutions, Collectivités « Si nous nous comportons comme de mauvais amuseurs publics nous aurons un jour des taux d’abstention records aux élections et l’entrée en politique de nouveaux « amuseurs publics ».

« Si nous nous comportons comme de mauvais amuseurs publics nous aurons un jour des taux d’abstention records aux élections et l’entrée en politique de nouveaux « amuseurs publics ».

Question d'actualité au gouvernement - Dérapages verbaux dans la vie publique française

Corinne Bouchoux

 Question

 

 

 

Monsieur le Président,

Madame la Ministre, la Garde des Sceaux

Mes chers collègues,

 

Nous aurions pu vous interroger sur les chiffres du chômage et une des solutions possibles à nos yeux, la transition énergétique…à l’instar de ce qu’ont choisi nos amis allemands…

Un autre sujet à retenu notre attention.

L'histoire ne se répète pas, heureusement, mais il faut être capable d'en tirer des enseignements.

L'analyse des propos tenus ces dix derniers jours dans la vie publique française témoigne d'un ton et d'une sémantique qui interrogent...

Ou devrait nous interroger collectivement, nous tous.

À la "pipolisation" qui s'est mise en place depuis des années, exacerbée par la communication en temps réel, s'ajoutent des "petites phrases" et "dérapages" d'un genre nouveau qui ne donnent pas de notre vie politique une image très encourageante.

Par ailleurs, et de surcroît, contrairement à l'usage républicain et au principe de séparation des pouvoirs, des jugements, parfois sévères, sont publiquement énoncés sur des procédures judiciaires en cours ou des décisions de justice rendues récemment ou des procédures ouvertes.

Une personne mise en examen reste une personne présumée innocente quel que soit son nom et ses qualités actuelles ou passées.

On nous parle, par ailleurs, aussi d’un juge qui aurait reçu des menaces…

 

Ma question sera simple dans sa formulation sans l'être dans sa mise en œuvre car elle dépend de nous tous et nous toutes, chers collèguescollectivement, comment faire en sorte que notre débat politique reste d'une certaine tenue?

Que nos contradictions et nos affrontements même vifs restent républicains ?

 

Faute de quoi, mes chers collègues, si nous nous comportons comme de mauvais amuseurs publics nous aurons un jour, à l'instar de ce qui se passe en Italie, des taux d'abstention records aux élections et l'entrée en politique de nouveaux « amuseurs publics » qui ne feront que copier les dérives constatées ces dernières semaines.

 

Formulons le souhait que le débat sur le projet de loi qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe, ici le 4 avril quel que soient ici nos divergences, soit digne et républicain.

Je vous remercie de votre réponse.